mardi 25 novembre 2008

Je sens que je vais aller devoir voir ailleurs...

Cela ne serait jamais que la quatrième fois!

Dolto aurait dit
"je n'ai pas d'élèves je guide seulement ceux qui travaillent avec moi vers l'accomplissement de leur propre parole... tout le contraire de la condition d'élève"
Cela clos cette journée d'errance: je ne suis plus capable de faire ce boulot, je ne l'ai jamais été, je me suis fourvoyer dans ce que croyais être ma mission (car je croyais que cela en était une, celle qui me rapprocherait le plus de mon utopie d'un monde meilleur...)

Les "Freinétistes" disent "libérer la parole donc la créativité de l'enfant"
Échanger avec ces personnes: enseignants chercheurs, éducateurs... m'apportent beaucoup rien que par leur présence, savoir qu'il y a des personnes efficaces qui s'engagent tous les jours dans ces actions autour et avec les enfants, les ados.
Ce ne sont pas des babas cool mais de vrais professionnels militants. malgré les difficultés grandissantes et la pression qu'exerce le système sur eux certains restent dans le giron de l'éducation nationale. Ce sont nos derniers gardes-fous (et folles).

Alors j'ai essayé parce que la situation me paraît suffisamment préoccupante d'œuvrer dans ce sens. D'abord de m'informer pour informer, faire réagir. Cela n'est pas trop mal réussi puisque maintenant il y a un collectif qui s'est constitué sur la ville à partir de notre école. Il y a un an cela était impensable.
Avec les élèves cela n'est pas facile du tout mais au bout de 3 mois, la confiance c'est installée. Alors même si de temps à autre c'est le "bordel" ils bossent et il semblerait avec un certain plaisir. l'on m'avait promis une classe difficile, en rendant une part de créativité possible et un certain droit à la parole (ce qui n'exclut pas les règles) je sais comment les rattraper un par un.
Mais tout cela demande beaucoup d'énergie et de confiance en soit lorsque des collègues vous regardent du coin de l'oeil en espérant qu'une chose c'est que vous vous cassiez la gueule.
Quand aux parents et bien toujours les 2 ou 3 familles qui vous regardent de loin, n'entrent pas en relation directe avec vous mais qui n'attendent qu'un mauvais pas pour envoyer la lettre déjà prête à l'inspection.
Alors oui, je me suis trompée, avec ces gens là (comme disait Brel), et je n'ai plus ni le physique, ni le et moral de continuer dans ces conditions, d'avoir toujours à me justifier.

Je ne veux plus m'occuper de mes prochains parce que je vais finir par détester la terre entière.
Alors je recherche une autre porte qui n'est pas encore celle da la sortie mais un autre couloir...
J'ai envie d'aller parler aux livres, aux oeuvres d'arts, aux vieux papiers poussiéreux... je crois que je vais devenir souris de bibliothèques, musée, archives...
Normalement je ne devrais pas avoir d'état d'âme dans ce boulot!

Une autre phrase de Dolto:
"le contraire de l'amour n'est pas la haine mais l'indifférence"Illustrée si bien ici

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je te comprends ( peut-être) Suis ton instinct , prends soin de toi ...

Anonyme a dit…

Hé bien ma Sylvie c'est la grosse déception je comprends ce que tu ressens, je ne pense pas que tu te sois trompée, mais il est dur de faire ce travail à notre époque.
Surtout penses un peu à toi et prends la bonne décision sans trop de précipitation.
Bon courage et bises

Anonyme a dit…

Coup de blues ou ras-le-bol? Je ne te donnerai aucun conseil sinon celui de prendre soin de toi et d'agir en fonction. Bon courage, Sylvie. Bises

sylvie a dit…

Déception, oui car j'espérais mieux tenir le coup et je n'en vois pas la fin. Est-ce qu'un jour tout va revenir à "la normale"?
Est-ce qu'il faut que je patiente encore et faire "comme je peux" dans ce métier ou est-ce qu'il faut que je prépare mon avenir autrement?

Anonyme a dit…

Vouloir sortir de la normalité est un suicide professionnel.
Ne pas vouloir en sortir est un suicide de son idéal.
Problème insoluble.
Seule chose que je SAIS, c' est que tu DOIS te protéger, sinon la vie familiale va en payer les frais et ta santé aussi.
Bon courage :)

sylvie a dit…

Clo tu es arrivée ici!
bon là tu vois où j'en suis. cela a un peu évolué. Pas dans le sens de rassurer mon entourage puisque je ne conçois plus d'assumer une classe: mon corps, ma tête ne veulent plus. Mais je suis quelqu'un de sensé, enfin je crois.
j'ai tout le temps pour préparer ma sortie en douceur. Badadi connaît le club Tamalou, tu nous rejoins:))