vendredi 18 avril 2008

3 millions d'euros de plus pour l'école privé "catholique"

Communiqué de presse

L’Etat signe un « concordat scolaire » et met 3 millions d’euros de plus…

… dans la tirelire des écoles privées !

Les écoles privées vont bénéficier d’une manne supplémentaire de trois millions

d’euros.

Le gouvernement a en effet décidé de leur octroyer 148 000 heures supplémentaires

pour financer des stages de rattrapage à destination des élèves en difficulté.

Ces stages, dont l’efficacité est par ailleurs très contestable, se dérouleront, pour cette année, lors des vacances de printemps et d’été.

Le CNAL* exprime son indignation face à une telle mesure qui confirme

l’avalanche de privilèges accordés par le gouvernement aux établissements privés.

Ces derniers, déjà largement sur-dotés depuis de nombreuses années en postes d’enseignants, n’en finissent pas de recevoir des signes d’affection sonnants et trébuchants de la part du ministère de l’Education nationale.

Après la dîme du forfait communal liée à l’article 89 de la loi de 2004,

après la création d’un fond d’aide à l’implantation d’écoles privées en banlieue,

L’argent public vient, une fois de plus, sponsoriser l’enseignement catholique avec cette dotation en heures supplémentaires.

A l’heure où les suppressions de postes frappent durement le service public, c’est une provocation.

ces stages devraient bénéficier aux seuls élèves les plus en difficulté ?

Contrairement aux écoles privées, le service public et laïque, et c’est son

honneur, ne choisit pas et ne trie pas les élèves qu’il accueille.

C’est donc lui qui a la charge quasi exclusive de l’accueil des plus fragiles.

Pour le CNAL, cette nouvelle contribution, qui s’apparente à un chèque en blanc à

l’enseignement catholique, est le signe d’une double rupture :

- le gouvernement finance désormais un réseau, et plus les seuls établissements,reconnaissant ainsi l’enseignement catholique comme seul représentant du privé,

- ce financement se fait a priori, anticipant les dépenses, et venant en aide au développement des écoles privées.

Cela remet en cause la logique de la loi Debré qui permettait un financement a posteriori des dépenses constatées par chaque établissement.

Le CNAL exige que le gouvernement cesse de financer indûment et avec l’argent de tous, les écoles choisies par quelques uns.

Le CNAL demande aux citoyens d’exiger avec lui une réorientation budgétaire au profit de l’école de la République.

Paris, le 9 avril 2008
Laurent Escure
Secrétaire Général
06 82 84 91 18

Le Comité national d'action laïque (CNAL) a vu le jour en 1953.

La défense et la promotion de l'Ecole publique et de la laïcité sont la raison d'être du CNAL.

Le CNAL est composé, depuis son origine, de cinq organisations :

  • la Fédération nationale des Délégués départementaux de l'éducation nationale (DDEN),

  • la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE),

  • la Ligue de l'Enseignement,

  • le SE-UNSA (à l'époque, SNI),

l'UNSA-Education (à l'époque, FEN),


9 commentaires:

marilyne a dit…

moi aussi je veux que ça s'arrête ça, ici aussi il y a des gens qui peuvent se payer les écoles privées ( remarque, si on gratte parfois, il y a plus de délinquance là qu'ailleurs donc ) Et si on regratte, les élèves qui ne sont pas bons, ils les jettent aussi. Si si !
POur les cours de rattrapage, fifille elle a son pote gosse 3 qui y a été tous les matins là, pendant sa première semaine de vacances.
Alors non seulement le maître doit l'avoir mauvaise ( je le connais) mais en plus , à mon humble avis, ils auraient dû mettre quelqu'un d'autre que le " maitre" parce que si le gosse n'a pas compris une fois, c'est pas en rabâchant de la même manière qu'il comprendra mieux. Pis les gosses ont aussi besoin de décompresser un peu, c'est fait pour ça les vacances, surtout que là, tout le monde est fatigués, avec le changement d'heure, le sale temps, le printemps etc...
Euh, moi c'est ton truc hebdotop, ou je sais pas quoi, que j'ai pas compris lol !

Jyaire a dit…

Coucou,

Dire que l'école privée trie ses élèves, et en gros, n'a donc pas besoin de ces stages, est une contre-vérité.
Nous accueillons aussi des familles qui souffrent des difficultés de leur enfant (apprentissage ou comportement), qui testent l'enseignement privé pour changer d'air, et lorsqu'elles voient qu'on ne fait pas de miracle, elles retournent parfois dans le public... Mais au total, on fait le même métier d'éducation et d'enseignement, et vu le nombre d'élèves scolarisés dans le privé, rappelons-le sous contrat avec l'état, ça ne me semble pas incohérent que les stages de vacances soient aussi proposés à ces enfants de citoyens...

Bon, après, qu'on puisse ne pas l'accepter parce qu'on a peur sur l'avenir du service public, je peux le comprendre. Mais les sous accordés pour les heures sup sont bien donnés dans un but de remédiation, et non pas de sensibilisation religieuse...

Après, sur les résultats de ces stages, on peut en effet être dubitatifs, mais on va dire que c'est un premier pas (certes couteux pour l'état, privé public confondus).

sylvie a dit…

May je te remercie de ce premier témoignage que tu fais en tant que "parent". Beaucoup de rofessionnels ont écris,échanger,manifester.c'est peut-être maintenant aux parents de prendre le relai. Oui Jyaire nous avons la même mission. je ne veux pas juger l'école privé et le but de ce billet n'est pas de diviser mais nous devons, enseignants du public, défendre "ce service". Oui l'école public va mal, mais ce n'est pas en la saignant que l'on va pouvoir remédier à ce malaise.
a ces 3 millions qui vont au privé, il faut rajouter le budget (et je ne retrouve pas le chiffre)alloué aux heures sup des enseignants du public et l'enveloppe prévue (état+région)pour la construction d'écoles privés dans des zones difficiles, même des bus affectés pour drainer tous ces petits "chanceux" dans leur cloaque doré.
A qui va manquer cette argent? au privé?
dans le projet de Mr Darcos aucune allusion n'est faite sur la place du réseau d'aide dans les écoles, et pour cause, nous pouvons que constater la disparition des maîtres G qui nous aidaient bien pour répondre aux problèmes comportementaux de certains élèves.les postes devaient être redistribués dans les réseaux de soutien, ça fait au moins déjà 3 ans...??? bientôt les postes E...
Nous allons rester SEUL à éponger toutes les larmes d'une société tourner vers la seule valeur de la "rentabilité"
Nous pouvons jeter des ponts communs entre enseignant du privé et du public au moins pour dénoncer les absurdités de ce programme dont les stages de vacances sont la "première pierre angulaire", qui est-ce qui avait utilisé cette expression déjà...?

sylvie a dit…

mes amis blogueuses et blogueurs, si vous êtes en quête de nouveautés allez rendre visite à Jyaire c'est sympa! http://mapoupoule.free.fr/
et puis lui au moins il cause d'autres choses que de boulot et de politique!

Jyaire a dit…

Merci pour le lien :-)

Et merci pour la réponse sensée et diplomate vis-à-vis des collègues du privé dont je fais partie (eh oui, tout le monde n'est pas parfait, eh eh)...

Concernant l'enseignement spécialisé et la recherche à tous prix de rentabilité, je rejoins totalement ton point de vue et tes inquiétudes. Et malheureusement, à part un changement d'orientation politique aux prochaines élections, je ne vois pas bien ce qui pourrait arrêter ce rouleau-compresseur.

A côté de ça, je pense qu'en tant que "simple enseignant", on peut donner à ces projets un sens éducatif, malgré les impressions malsaines qu'ils semblent dégager (on me dit toujours que ces programmes empêcheront les élèves de réfléchir, mais qu'est-ce qui m'empêche, moi enseignant, de faire réfléchir mes élèves avant de structurer une notion et d'en faire de l'entraînement ?).

Anonyme a dit…

C'est pas vrai! Ca recommence!!! Je pense à une certaine manif contre les cadeaux faits au privé au détriment de l'enseignement publique et qui avait drainé un million de personnes dans les rues de la capitale...Et dans le même temps,on ferme des postes!!! Attention, notre école publique est en danger!

sylvie a dit…

Monik! ça fait mal, hein! quand on a passé toute sa carrière auprès des enfants de tous poils de titis parisiens et que l'on voit cela sans pouvoir rien faire. Ne trouves tu pas les réactions plutôt lentes, pourquoi? la honte de nos concitoyens de s'être fait leurrer par de basses promesses? de n'y avoir vu pas plus loin que le bout de leurs intérêts perso. Même au niveau des syndicats il n'y a pas collusions. Les jeunes seules vont s'essouffler si nous ne prenons pas le relai massivement. Oui Jyaire, j'y ai mis de la diplomatie dans ma réponse, je suis comme ça, quand je fais la connaissance de quelqu'un, je pars toujours d'un à priori positif, après je vois et parfois je me prends un gros coup sur le nez...ce n'est pas d'avoir fait le choix du public et du privé
qui doit nous empêcher d'échanger, ce sont nos valeurs communes ou non qui en décideront. Ce que tu dis de ta pratique me montre que nous avons des points communs. Effectivement ce n'est pas parce que ces programmes seront passés que je changerai mes pratiques de classe qui vont dans le sens (enfin je l'espère)d'une prise d'autonomie de l'enfant, des valeurs de la coopération et de la différence. Mais c'est un argument que beaucoup de mes collègues ont avancé pour prétexter leur inertie. Ce que je prévois, et ce que je sens déjà c'est que notre "liberté pédagogique" va se restreindre et il y a moins à craindre de la hiérarchie que de nos propres collègues (et ils sont nombreux)qui sont restés sur des pratiques niant tout progrès de la recherche sur l'enfant, la famille ,la pédagogie. Ceux-ci n'ont pas été inquiété depuis les instructions officielles de 1982 qui préconisaient l'apprentissage en cycle. Personne ne les a fait bouger.Soutenus par de nombreux parents qui ne comprenais rien à ces nouvelles pratiques pédagogiques (là aussi a été une grande faille. Ils ont continué à faire leur petit bonhomme de chemin. Certains ont rongé leurs freins, d'autres se sont employés à harceler dès que possible(s'ils étaient en nombre!) un collègue qui employait une démarche qui correspondait à l'esprit des programmes de 82. Tu vois ce que je veux dire... peut-être est-ce pour cela que tu t'es tourné vers le privé? Parce que dans une école privée il y a une vraie "politique d'école" et que tous les acteurs doivent y adhérer, sinon ils s'en vont. C'est ça la force du privé. La cohésion d'équipe dans un projet d'école est fragile dans le public par le jeu des mouvements du personnel enseignant et la sacrosainte liberté pédagogique détournée en liberté tout court de l'enseignant de faire tout et n'importe quoi. Le pire et le meilleur est fait sous le couvert de ces 2 mots: Liberté Pédagogique. Tu vois je ne suis pas tendre non plus avec le public!

Anonyme a dit…

Tu penses bien que si notre président aimerait bien que l'éducation de nos enfants ne soit pas seulement confiée aux instits mais aussi à des représentants des églises, il ne va pas se géner pour encourager les écoles confessionelles à développer leurs parts de marché !

Anonyme a dit…

Mobilisation des lycées: des cas de censure sur le Web

http://rue89.com/2008/04/20/mobilisation-des-
lycees-des-cas-de-censure-sur-le-web